vendredi 4 mars 2011


LE 8 MARS,

NI COMMÉMORATION, NI HOMMAGE :
NOUS CONTINUONS LA LUTTE

Depuis quelques temps la défense de « la » femme sert à tout et n’importe quoi, et notamment à justifier des comportements racistes. Les récentes lois votées sur l’interdiction du voile (à l’école en 2004, intégral en 2010) sont mises en place au nom des femmes. Elles ont pour conséquences de nous diviser. Ce sont d’énièmes lois racistes qui fabriquent la catégorie de l’« Autre », les soi-disant mal-civilisé(e)s, rétif(ve)s à l’intégration, celles et ceux que l’on désigne comme étant les ennemi(e)s de la république. Le sexisme n’est pas le monopole d’une catégorie de la population, le sexisme est ici, dans la rue, à la maison, au travail, à l’école, entre ami(e)s, camarades. C’est un système, une économie.

De nombreux débats ont libérés les paroles racistes. Dans le même temps, il s’agit de nous faire croire que le sexisme est repoussé dans les « quartiers sensibles », alors même que c’est toute la société qui est structurée autour du sexisme ordinaire.

Oui, il y a des violences dans les cités comme il y en a dans les entreprises du CAC 40. Oui, certaines femmes qui portent le voile ne le choisissent pas comme d’autres se voit imposer le port de talons hauts dans les séances de relooking de Pôle Emploi.

Notre société impose à toutes. En plus du racisme légal, des lois nient et clandestinisent toujours plus les prostituées. L’anonymat de l’accouchement sous X a été remis en cause en début d’année, dans le cadre d’une décision de justice. Le droit à l’avortement est menacé par la fermeture des centres IVG.

« La » femme n’existe pas et nous ne voulons pas de législation d’exception. C’est déjà bien assez d’être administrées par le code civil. Pourquoi faire des lois spécifiques contre les femmes ?

« Sois belle, tais-toi, rhabille-toi, enlève ton voile, sois douce », quels que soient les modes d’existence que l’on nous impose par la violence, subie ou intégrée, visible ou invisible, nous continuerons à les déborder. Le temps de la lutte ne se réduit pas à un jour par an. C’est une lutte quotidienne et collective. Nous devons nous organiser ensemble, car nous avons un but commun : éliminer le sexisme qui nous opprime.